lundi 29 juillet 2013

Petit truc pour amarres sous pression

Reprise des récits.
Cap Vert. janvier 2013.

TaraTari est amarré au ponton de Mindelo, sur l'île de Sao Vincente, toujours en attente d'une bonne fenêtre météo pour partir vers l'Ouest.

Tara Tari au Cap Vert
C'est important de bien amarrer son bateau. Pour la sécurité d'abord, mais aussi pour le confort. Le long du quai, le schéma d'attache est simple: traversiers et pointes à l'avant et à l'arrière, et des gardes montantes et descendantes reliées au support des dérives, le point d'attache le plus costaud de TaraTari.

Mais ces jours-ci, la houle est importante dans le petit port et le vent fort reste incessant, TaraTari bouge beaucoup. La nuit, ça me réveille, ça me tord le ventre: j'ai l'impression de sentir le bateau avoir mal au moindre à-coup des amarres qui se tendent à l'avant puis à l'arrière au gré de la houle mauvaise et du vent. Il existe des amortisseurs d'amarres, mais quand on n'a pas les sous, voici un petit truc qui fonctionne super bien: une chambre à air de vélo!


Autrefois constituée de latex naturel, la chambre à air est un boyau aujourd'hui en caoutchouc que l'on peut remplir d'air. Sa fonction et sa position la situent entre le pneu et la jante, enfin ça, c'est la raison d'être originelle de la chambre à air. La mise au point du produit est réalisée et brevetée par Edouard Michelin, en 1891.

Bien qu'il n'y ait pas de roue à bord, j'avais emporté des morceaux de chambres à air de différentes tailles: vélo, mobylette, camion et qui servent à peu près à tout à bord quand on avance dans un esprit de débrouille. Par exemple, ici à Mindelo, ça va me servir d'amortisseurs d'amarres. Une chambre à air de vélo coupée en deux pour chaque bout, ça fera l'affaire. Au Cap Vert, on en trouve pour quelques centimes, parfait.


Il faut nouer la chambre à air sur le bout, à deux endroits, en laissant molle la partie du bout située entre les deux noeuds; ce qui signifie qu'il faut laisser plus de longueur de bout que de chambre à air entre les deux noeuds. Comme ça, à chaque tension, c'est le caoutchouc flexible qui se tend et se détend tranquillement, et non plus le bout d'amarrage plus rigide qui souffre à chaque à-coup.

en tension

Et croyez moi, quand une forte houle s'invite dans la marina, cette astuce change la vie du confort des nuits à bord! Le bateau ne subit plus les à-coups, les bouts s'usent moins vite et à bord on peut dormir un peu mieux.

Deux petites choses sont cependant importantes à préciser pour la sécurité de tous:
1 / Il ne faut pas que la chambre à air soit placée en extrémité d'une amarre ni fasse le seul lien entre le bateau et le ponton: si la chambre à air casse, le voilier n'est plus retenu au quai! Elle a une fonction d'amortisseur, pas d'amarre. Il faut donc toujours veiller à ce que l'amarre soit liée au bateau et au quai, et seulement soulagée par le caoutchouc.
2 /La chambre à air d'un vélo fonctionne bien pour les petits bateaux, Tara Tari est léger, mais pour les plus gros voiliers, il sera certainement plus prudent d'utiliser un morceau de chambre à air de camion et d'utiliser un morceau coupé dans le sens de la largeur, pour qu'elle ne casse pas.

Et maintenant on peut s'endormir sans stress.
A bientôt!
Capucine