vendredi 30 décembre 2011

le ciel et le métro

24 -25- 26- 27 décembre 2011. En mer.
C'est Noël, et je suis toute seule à bord de TaraTari. Les lumières sont complètement dingues ce soir. Enfin je dis ce soir, mais il n'est que 17h30. Le soleil se couche avec les poules - façon de parler car je ne sais pas à quelle heure vont se coucher les poules.
Enfin, bref, la lumière est belle. Et il n'y pas de photoshop dans la nature.

et en vrai c'était encore plus beau
C'est superbe. Cela ne dure que quelques instants, et je me régale.
La nuit sombre tombe froidement.
L'humidité, le vent, le froid, l'obscurité.... le package nocturne a moins de charme.
J'enchaîne les manoeuvres à cause des caprices du vent. Le froid me glace les joues.

et en vrai il faisait encore plus froid

Je n'ai pas très faim ce soir. Enfin comme tous les soirs, en fait. je ne mange pas beaucoup à bord. Quelques clémentines, bananes, amandes, figues séchées et du thé ... voilà en gros à quoi ressemblent mes menus. En plus de ces grignotages, j'essaie de prendre un repas chaud pendant la nuit, mais je n'arrive pas à manger la moitié d'un sachet lyophilisé, par manque d'appétit et parce qu'au bout de trois cuillères, le plat est froid. Il ne fait jamais plus de 5°, c'est peut-être pour cela.

Je regarde la côte au loin. Les lumières des villes scintillent. Guirlande géante. Les phares, les bouées qui clignotent. Vers le large, quelques cargos et ferries lumineux. Non, vraiment, pas besoin de sapin.

Quand le vent change de direction, la soufflerie fait une petite pause. C'est un rythme que nous commençons à connaître avec TaraTari. C'est agréable de commencer à prendre quelques repères dans ces nuits si sombres. Ces petits moments plus calmes me laissent un peu de temps pour regarder le ciel et les étoiles. Pas forcément pour la contemplation, mais plutôt pour observer les mouvements de la terre, et apprendre peu à peu à me repérer. Navigation astronomique au programme.


Je descends dans le bateau, et vais dans la bibliothèque (porte de droite au fond du couloir, après la cuisine).  J'ai apporté avec moi un petit livre qui va m'aider à m'y retrouver dans toutes ces constellations.

A la lumière de ma frontale, je tourne les pages du petit guide.
Carte générale du ciel que l'on peut observer dans l'hémisphère nord...


Je tourne les pages, concentrée.
De constellation en constellation, je sillonne ce ciel de papier glacé.


Quelques pages encore...



Et je referme vite le petit guide.

Ces cartes... ces petits points reliés, ces noms improbables.
J'ai soudain l'impression d'avoir déjà vécu cette scène.
C'était dans un couloir plein de courants d'air.
Vision désolante. L'angoisse.


Monsieur l'auteur de ce plan du ciel, rendez leur liberté à Hercule, Lyre, Andromède, Cassiopée, Pégase et les autres; qu'ils retournent en paix, à leur mythologie.
Le petit livre est rangé et je ressors sur le pont.

Soulagée, je regarde le ciel.
Les étoiles.
Petits points de lumière,
simples et jolis.
Et finalement cette nuit,
être des étoiles,
c'est tout ce que je leur demande,
aux petites étoiles.

Capucine

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